Qu’est-ce qu’on Mange?

Célèbre pour ses spectaculaires tentatives de suicide, sa vanité, sa capacité à gravir un cocotier à mains nues ou encore son amputation d’un doigt en tentant de refaire ses lacets (véridique), Mike Horn vient d’ajouter, contre son gré, une ligne à son impressionnant CV. L’émission Temps Présent de la RTS a découvert que l’aventurier s’était distingué dans sa jeunesse en intégrant volontairement un bataillon de tueurs d’élite sud-africains dans la guerre contre les indépendantistes namibiens. Mike Horn se défend en déclarant que partir à la chasse à l’homme était pour lui “comme aller acheter des croissants”. Ambiance.

En 1986, la Namibie occupée par l’Afrique du Sud se soulève dans l’espoir d’échapper au régime d’Apartheid qui lui est imposé par son turbulent voisin. Le gouvernement sud-africain envoie alors le Bataillon 101, une unité d’élite aux méthodes terroristes, pour traquer les insurgés. Enthousiaste, le jeune Mike Horn, alors simple soldat conscrit, se dit que cette unité est faite pour lui, s’y fait incorporer, atteint le grade de lieutenant et en profite pour se faire plaisir : chasses à l’homme, exécutions sommaires, meurtres en roulant sur des gens avec des blindés légers… Bref, que du bonheur !

Le “Conquérant de l’impossible”, comme il aime s’autoproclamer, prétend n’avoir pas participé à l’assassinat d’Immanuel Shifidi, l’ancien co-détenu de Nelson Mandela, et dit regretter les actions auxquelles il a participé. Le hâbleur de Château d’Oex est curieusement moins loquace sur son passé militaire que dans ses livres et conférences, où il tartinait à vonté sur son appartenance aux “forces spéciales” tout en gardant soigneusement une part de mystère sur la nature exacte de ses affectations. Au moins, maintenant, on sait pourquoi.

Loric Roberti